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Pratiques et Rituels

Liber 1004 Dionysos vel Sabao

Par Spartakus FreeMann

Un rituel de la Fête d’Équinoxe

Introduction

« Where is the wine we were promised, the new wine… ? » Jim Morrisson.

« Hors de leurs foyers, nos propres femmes, nos propres sœurs sont conduites aux rites secrets et sauvages ; et elles se rassemblent là-bas Haut dans les collines obscures, avec la danse et la prière pour adorer ce nouveau Dieu, ce Dionysos. » Euripides

À la fin de l’été, les quatre éléments ont opéré leur alchimie ; un bon équilibre entre la terre fertile, l’air à bonne température, le feu du soleil et la douce pluie offrent maintenant de bonnes et abondantes récoltes.

Les fleurs s’épanouissent, les graines éclosent, les branches des arbres sont lourdement chargées de fruits et les potagers se transforment en jungle de délices. Et tout comme le monde végétal, les êtres humains s’ouvrent et s’épanouissent également ; ils sont plus heureux et relaxés grâce au soleil, à la vie au plein air, aux conversations sous le patio et à la riche et délicieuse nourriture.

Célébrer le dieu au début de l’automne est particulièrement indiqué puisque c’est alors l’époque de la fabrication du vin nouveau. Avec l’arrivée de l’automne, une période d’introspection peut débuter, période pendant laquelle nous pouvons réfléchir sur nos créations, efforts, accomplissements du passé. Nous pouvons nous tourner vers nous-mêmes et notre intériorité, notre intimité, cherchant à guérir et soigner notre corps et notre âme et à élever notre spiritualité. C’est dans ce but que l’énergie de Dionysos peut nous aider : par les fêtes et les rituels nous remercions pour les bénédictions offertes. En ce temps charnière, nous pouvons alors le remercier et nous unir à lui, telle Ariane, la Reine de Dionysos.

Le Dieu :

Dans la mythologie grecque, Dionysos (en grec ancien Διώνυσος / Diốnysos ou Διόνυσος / Diónysos) est le dieu des jonctions des opposés et des ambiguïtés (mort-vie, homme-femme, vigne, vin et ses excès-lierre soporifique, dieu souterrain-dieu solaire, dieu étranger, barbare-dieu grec quasi maître de l’Olympe). Il est le fils de Zeus et de la mortelle Sémélé. Selon les listes, il fait partie ou non des douze Olympiens, bien qu’il ne vive pas sur le mont Olympe (c’est essentiellement un dieu errant).

Dionysos est avant tout un dieu de la végétation arborescente et de tous les sucs vitaux (sève, urine, sperme, lait, sang), comme en témoignent ses épiclèses de Phloĩos (« esprit de l’écorce ») ou encore de Sukítês (« protecteur des figuiers »). Il se spécialise ensuite dans la vigne, qu’il est censé avoir donnée aux hommes, ainsi que dans l’ivresse et la transe mystique. Ses attributs incluent tout ce qui touche à la fermentation, aux cycles de régénération. Il est fils de Sémélé, avatar de la déesse phrygienne de la terre, amant d’Ariane, déesse minoenne de la végétation, et le compagnon des nymphes et des satyres.

Son culte public donnait lieu aux fêtes des « Dionysies », mais il existait aussi un important culte secret, représenté par des Mystères, comportant des cérémonies initiatiques. Il est souvent accompagné d’un groupe de satyres, de ménades, de panthères, de boucs, d’ânes et du vieux Silène, formant le « cortège dionysiaque ».

Les acteurs des Mystères dionysiaques :

— le boukolos, « gardien de vaches », qui offre le sacrifice, dit les prières et chante les hymnes.

— l’archiboukolos, « boukoloi hieroi », ou chef des gardiens de vaches.

— l’hymnodidaskaloi, enseignant les hymnes.

— le hiérophante ou grand prêtre et la matrona ou grande prêtresse.

— le Phallophoroi ou porte phallus.

— Bacchoi, Thyiades ou Ménades sont les participants des rites.

Les objets du culte dionysiaque :

– Kantharos, une coupe avec de larges anses qui était originellement le Rhyton, une corne de taureau à boire. Plus tard, le Kylix ou gobelet à vin.

– Le Thyrse : une longue baguette avec un cône de pin à son sommet et portée par les initiés et ceux qui étaient possédés par le dieu.

– La Stave qui était placée sur le sol afin de délimiter l’espace rituel sacré.

– Le Krater, un bol servant à mélanger.

– Le Flagellum ou fouet.

– La Hache minoenne à deux tranchants utilisée pour les rites sacrificiels.

– La Salpinx ou longue trompette.

Les offrandes à Dionysos :

— le musc, l’oliban, le storax, le pin, la figue, le vin, le miel, les pommes

Animaux sacrés :

— le taureau, le bouc, la panthère, tout félin, le serpent, le renard, l’ours, l’abeille

Le jour de Dionysos choisi pour ce rituel est celui de Arianeia qui se déroule sur trois jours vers le 21 septembre. Ce jour marquait la recherche d’Ariane et de son union avec le dieu. Ariane est la Reine des Bacchantes. Le Rite.

Liber 1004 Dionysos vel Sabao. Source : Autonomatrix – Corpus Fecundi Index, Danse oraculaire extatique des ménades. Basé sur la traduction de Fr.Eradikator, adapté et piraté pour mes propres besoins, Spartakus FreeMann, septembre 2006 e.v.

Ce rite a été bâti pour évoquer le pouvoir des ménades afin d’atteindre à un état de conscience festif. La méthode utilisée pour atteindre cet état de conscience : Flagellation, vin & danse.

Autel : Vert et pourpre. Fleurs, miel, grenades, viande crue et lait de chèvre sur un plateau. Statuette de panthère et symboles félins, peaux de serpents, Lierre et Thyrse, Image des ménades, blé, pénis en cristal, etc. Have Fun !

Robe : Robe verte et pourpre, une corde de 4 mètres.

Encens : storax

Musique : indus, tambours.

Étape une : Évocation de Dionysos et Offrande

Dans la nuit, sous la lumière de la Lune, allez dehors en un lieu où vous pouvez ressentir le vent. Préparez votre autel et faites brûler de l’encens pour les ménades. Agenouillez-vous devant l’autel et évoquez Dionysos :

Préambule :

« Je commence par chanter Dionysos couronné de lierre, bruyant, glorieux fils de Zeus et de l’illustre Sémélè, et que nourrissaient les Nymphes aux beaux cheveux, l’ayant reçu du Père-Roi, dans leur sein. Et elles le nourrirent avec tendresse dans les vallées de Nysè, et il grandit, par la volonté de son père, dans un antre odorant, et il était au nombre des Immortels.

Mais les Déesses l’ayant élevé pour être très loué, alors il parcourut les solitudes boisées, couronné de lierre et de laurier. Et les Nymphes l’accompagnaient, et il les conduisait, et le bruit de leurs pieds enveloppait l’immense forêt.

Et je te salue ainsi, ô Dionysos riche en raisins ! Donne-nous de recommencer les Heures, emplis de joie, et d’arriver par celles-ci à de nombreuses années ! »

« J’invoque le rugissant Dionysos,

Premier-né aux deux sexes, trois fois revenu,

Le roi Bakkhos, farouche, ineffable, caché,

Toi, toi, toi le Sauvage de la forêt

Fol Roi de danse et d’ivresse

Je t’invoque, je t’appelle

IO EVOHE, IO EVOHE, IO IO IO

Celui aux deux cornes, aux deux formes,

Celui couronné de lierre,

Celui à face de taureau,

Guerrier, prophète, Roi de la danse,

Toi, toi, toi, Satyre dansant, Cornu

Gardien des secrets de l’initiation

Par le Thyrse Sacré Je t’appelle

Le Vénérable, qui mange de la chair crue,

Qui porte des raisins,

Celui aux vêtements de feuillages,

Daîmôn immortel né sur d’ineffables lits.

Entends ma voix, ô Bienheureux, et sois-nous favorable,

et sois bienveillant pour tes belles nourrices.

IO EVOHE, IO EVOHE, IO IO IO »

« Ton (ta) dévoué(e) (votre nomen) »

Agenouillez-vous devant l’autel, enlevez votre robe et tenez-vous nu sous les étoiles. Flagellez-vous avec le Thyrse quatre-vingt une fois pour la Lune.

Lors de la flagellation, vous pouvez réciter l’hymne suivant :

« Viens, bienheureux Dionysos, né par la foudre, au front de taureau, Bassaréen, Bakkhos, aux mille noms, qui domptes tout, qui te réjouis des épées et du sang et des chastes Ménades, qui gémis sur l’Olympe, qui rugis avec force, Bakkhos furieux, porteur de thyrses, qui te souviens des injures, vénérable à tous les Dieux et à tous les hommes mortels qui habitent la terre ! Viens, Dieu bondissant, et donne à tous le bonheur. »

Étape deux : Dédicace en tant que Prêtre (sse)

On tient le Thyrse Sacré et l’on dit alors :

« Bénis, bénis soient ceux qui connaissent les mystères du Dieu.

Bénis, bénis, soient ceux qui vivent dans la célébration du Dieu

Qui sont possédés par l’esprit du Dieu

Et qui appartiennent au corps sacré du Dieu.

Bénis, bénis soient les danseurs et ceux qui sont purifiés,

Qui sur la colline dansent la geste sacrée du Dieu.

Bénis soient ceux qui entretiennent le rite de Cybèle la Mère.

Bénis soient les disciples qui deviennent prophètes, les gnostiques

Qui tiennent la baguette sacrée du Dieu

Bénis soient ceux qui portent la couronne de lierre du Conquérant

Bénis, bénis soient ils,

Dionysos est notre dieu ! »

L’on s’agenouille ensuite devant l’autel.

« Moi (votre nomen), me dédie comme prêtre et demande à rejoindre ton pacte et à être acceptée par mes sœurs. Je me dédie à poursuivre l’extase en chaque occasion. Pour l’enrichissement de la magick qui est Amour. Je me dédie pour ouvrir en grand les portes et m’autorise à être enflammé par le dieu qui vit en moi. Je me dédie pour chercher l’enchantement de l’infini. Éveille mon esprit, enflamme mon âme. Accorde-moi les plaisirs de ta compagnie céleste et aide-moi à trouver à la fois sagesse et compréhension. »

On dénoue doucement la corde du Thyrse et on l’entoure autour de soi.

« Avec cette corde, je me lie aux ménades, suivantes dévouées de Dionysos. C’est le symbole de mon engagement et de mon lien. Le serpent mange sa propre queue, Ouroboros sacré unis à Zagreus. Une fois par an je vous rejoindrais dans la danse et l’ivresse. Une fois par an je ferais des offrandes à Dionysos et festoierais avec vous mes sœurs. Nous danserons ensemble dans un abandon insouciant et boirons le sang des saints. »

Placez une couronne de lierre et un voile vert sur votre tête. Le voile doit couvrir votre visage.

« Je suis un enfant de la terre et du paradis étoilé, mais ma race est du paradis ».

Le prêtre s’allonge ensuite devant l’autel et place la coupe pleine de liquide entre ses jambes. Idéalement vous devriez vous placer de manière à ce que vous puissiez voir l’autel. Puis menez-vous à l’orgasme en chantant, et en dirigeant l’énergie dans la coupe de vin, en y faisant entrer le pouvoir du cœur et de l’âme.

« Lumière de l’amour à Sang de vie. De l’Alpha à l’Omega. Unis ! En To Pan ! En To Pan ! En To Pan ! »

Le prêtre enlève le voile, puis prend la baguette et l’enduit de ses fluides, puis la place dans les flammes et l’emplit du pouvoir du feu et de la lumière.

« Lumière de la Vie à Sang de la Vie. De l’Alpha à l’Omega. Unis ! En To Pan ! En To Pan ! En To Pan ! »

Le prêtre consacre la viande crue, le sang, le miel, les pétales de fleurs et le lait avec la baguette, transférant le pouvoir de Dionysos dans le festin.

Étape Trois : Évocation des ménades et danse

Évoquez les sœurs ménades pour danser avec vous dans l’extase et l’abandon sauvage, pour se joindre à votre rite, pour ouvrir les portes des visions. Appelez-les par le cœur et l’âme, avec votre flamme et votre passion.

« Venez me rejoindre dans la danse !

Alcimacheia, Bromie, Calybe, Charopeia, Chalcomeda, Chorea, Cusseum Cktuete, Codone, Eriphe, Eurpyle, Gigarto, Gorge, Melictaina, Myrto, Nyse, Oenone, Phasyleia, Phlio, Soe, Staphyle, Sterope, Terosichore et Theope.

J’appelle aussi les ménades innombrables dont les noms n’ont jamais été écrits. »

Ouvrez un « chaosvortex » dans les flammes pour les faire venir à travers elles. Regardez-les dans les yeux comme elles passent à travers la porte, montrez votre respect, montrez leur votre pouvoir. Une fois qu’elles sont toutes passées par la porte, déchirez la viande avec vos doigts avant de la brûler, laissez le sang couler entre vos doigts . Buvez intensément le vin rouge. Partagez votre festin avec elles.

« O Iacchos, fils de Zeus ! » « O Bromios » « O Zagreus »

Dansez jusqu’à ce que vous sentiez les étoiles tournoyer autour de vous, ouvrez vos chakras et laissez-vous perdre dans l’extase au moment où l’espace et le temps se perdent et qu’il n’y a plus que vous et la danse. Interagissez avec les ménades, pour élever le pouvoir. Buvez, dansez, et festoyez jusqu’à ce que l’énergie atteigne un pic. Puis laissez vous tomber sur la terre, concentrez votre énergie sur l’ouverture de votre troisième œil, les sœurs vous encerclant dans l’initiation. Ouvrez vous complètement. Là est le mystère du rite que vous êtes sur le point de recevoir et qui ne peut être écrit. Elles sont les initiatrices. A la fin de l’initiation, l’une d’entre elles viendra vers vous et vous parlera de votre futur. Quand vos visions se dissipent, levez vous et remerciez les, communiquez avec elles si elles restent encore. Elles pourraient partir de façon indépendantes quand elles ont fini.

« Moi, (votre nomen) vous remercie pour l’exécution de ce rite. Pour avoir dansé avec moi sous la douce lumière lunaire. Sœur de pacte, liées par le sang. Nos cœur ont véritablement battus comme un seul. Et maintenant vous devez retournez à vos places et errer dans les bois avec Dionysos, Et je dois rester là Mais je vous rejoindrai à nouveau dans la fête. Nous danserons et chanteront et boiront le sang des saints d’autres fois encore. »

Clôturez le vortex et bannissez par le rire.

Liber 1004 Dionysos vel Sabao. Spartakus FreeMann

Missel dionysiaque :

« Iakkhos, toi qui habites ces retraites vénérées, Iakkhos, ô lakkhos ! viens sur ce gazon présider aux danses, parmi les thiases sacrés, agitant sur ton front la couronne de myrte aux mille fruits et toute frémissante. D’un pied hardi figure ces attitudes libres, joyeuses, pleines de grâce, religieuses : la danse sainte des Mystes sacrés.« »Ranime la flamme des torches en les secouant dans tes mains, Iakkhos, ô Iakkhos ! astre lumineux de l’initiation nocturne ! La prairie brille de feux, le genou des vieillards recouvre sa souplesse. Ils chassent les chagrins de l’âge et les ennuis des années écoulées, grâce à la solennité. Et toi, qui brilles d’une vive lumière, viens et guide sur cet humide tapis de fleurs une jeunesse dansante, heureux Iakkhos ! Qu’il garde un religieux silence et qu’il s’éloigne de nos chœurs, celui qui, étranger à ces chants, n’a point une âme pure ; ou qui n’a vu ni les orgies, ni les danses des Muses ; ou qui n’a pas été initié au langage bachique de Cratinos le taurophage ; ou qui se plaît aux propos bouffons et déplacés ; ou qui, loin d’apaiser une sédition ennemie et d’être bienveillant pour ses concitoyens, les excite et les enflamme, en vue de son propre intérêt ; ou qui, placé à la tête d’une cité en proie aux orages, est corrompu par les présents ; ou qui livre soit une forteresse, soit des vaisseaux ; ou qui d’Egine, comme Thorycion, ce misérable percepteur des vingtièmes, envoie à Épidaure des denrées prohibées : des cuirs, du lin, de la poix ; ou qui conseille de prêter de l’argent aux ennemis pour des constructions navales ou qui souille d’excréments les images de Hécate, en mêlant ses chants à la ronde des chœurs ; ou tout orateur qui rogne le salaire des poètes, parce qu’il a été bafoué dans les antiques solennités de Dionysos : à tous ceux-là je dis, je redis, je répète et redis encore pour la troisième fois, de céder la place à nos chœurs mystiques ! Et vous, élevez la voix et chantez nos hymnes nocturnes en usage pour cette fête ! » Aristophane, Les grenouilles

Jim Morrisson : « I call upon the dark hidden gods of the blood… »

« Where is the wine we were promised, the new wine… ? »

« We could plan a murder, or start a religion… »

« I promised I would drown myself in mystic heated wine… »

« Let us reinvent the gods, all the myths of the ages ; celebrate symbols from deep elder forests… »

« I am a guide to the labyrinth. »

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