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Chaos International

Par Melmothia

La revue Chaos International a vu le jour en 1986, sur l’initiative de Ray Sherwin, co-fondateur des Illuminates of Thanateros avec Peter Carroll.

Ainsi que le raconte Phil Hine dans son Chaos Prêt à Cuire : « Chaos International fut élaboré sur le concept de réseau, avec notamment comme principe, celui de changer de rédaction à chaque numéro. C’était a priori une bonne idée, mais elle suscita des problèmes pratiques liés aux changements d’adresse ; la commande d’anciens numéros était délicate, et la démarche impliquait que chaque numéro soit pratiquement indépendant. Chaos International survécut à cinq changements de rédaction, après quoi il passa aux mains de Ian Read, qui s’en occupe toujours depuis lors. Chaos International a aujourd’hui mûri pur devenir l’un des meilleurs magazines qui soient dans le domaine des idées magiques novatrices ».

Précisément, Sherwin en a co-dirigé les deux premiers numéros avec P.D. Brown. Le troisième numéro fut édité par Dave Lee, le quatrième par Janet Tucker, le cinquième par Phil Hine, enfin le sixième par Ian Read qui a conservé depuis la direction du magazine.

Extraits de l’édito du premier numéro, par Ray Sherwin :

« […] La Magie consiste à conserver sa santé mentale dans un monde dément. À maintenir son individualité dans une société où elle est constamment en péril. À développer sa spiritualité (peu importe ce que vous mettez derrière ce terme) et à s’efforcer de s’améliorer au lieu de se contenter de performances « raisonnables ». Un individu satisfait est d’une certaine façon, un individu mort.

La magie moderne est une quête éclectique. Elle emprunte des idées et des techniques à des sources variées – l’alchimie, la psychologie, l’écologie, le tantrisme, le yoga, le paganisme, etc. Cependant, elle ne s’encombre pas de dogmes piochés n’importe où, préférant, si possible, détruire le dogmatisme qu’elle juge préjudiciable à une vision du monde large et sans œillères.

La magie du chaos est unique en cela qu’elle est une attitude plutôt qu’un système. Le premier principe concernant cette attitude est que, dans le vaste contexte de réseaux de groupes oeuvrant aujourd’hui dans notre pays, ce qui participe de l’individuel demeure d’une importance capitale. Traditionnellement, tous ceux qui sont impliqués dans la magie, sauf ceux qui travaillent de manière isolée, ont rejoint un système hiérarchique au sein duquel des supérieurs valident leurs progrès et permettent à l’information technique de circuler plus ou moins selon leur bon vouloir. La hiérarchie échoue pour de nombreuses raisons, la moindre n’étant pas qu’elle est hautement corruptible. D’un point de vue magique, la hiérarchie, sauf lorsque les dirigeants ont à cœur l’intérêt de leurs aspirants, est étouffante et inerte. Le développement des individus passant après les jeux de pouvoir, la politique interne et le fric.

Depuis que la Chaos est entrée sur la scène magique en 1976, tous ceux qui s’y sont impliqués ont soigneusement évité les écueils de la soi-disant magie organisée, préférant œuvrer au sein de groupes locaux fonctionnant sur base de consensus afin que la plus petite voix soit entendue et écoutée. Aux niveaux national et international, des liens informels se sont établis en lieu et place des chartes et plusieurs traductions des matériaux de la Chaos dans des langues autres que l’anglais ont été effectuées de manière spontanée.

[…] Considérant la nature et l’éthique de la Magie du Chaos, il serait absurde de prétendre que Chaos International puisse être une publication officielle. Cependant, il a été assemblé, publié et distribué avec l’accord de tous les groupes connus étant à l’heure actuelle en contact les uns avec les autres ».

Le journal a longtemps été l’organe d’expression des Illuminates of Thanateros. Ainsi, le numéro 3, paru en automne 1987, présentait deux articles signés par Peter Carroll respectivement intitulés « The Pact » et « The Magical Pact of the Illuminates of Thanateros » qui marquèrent pour l’IOT sa transformation d’un ordre non hiérarchique en un groupe structuré avec le système de grades tel qu’on le connaît aujourd’hui. Une synthèse de ces deux articles sous le titre « Liber Pactionis » fut publiée dans l’appendice de l’édition révisée de Liber Kaos, The Psychonomicon de Peter Carroll. La transformation a donné lieu à des conflits internes qui se sont exprimés dans les pages du magazine, notamment entre Peter Carroll et Ray Sherwin dont la position envers la hiérarchie est clairement affirmée dans l’extrait ci-dessus. Lorsque l’IOT s’est ‘officialisé’, Sherwin a préféré s’auto-démissionner du groupe, selon ses propres termes.

Bien que la coloration chaote ait toujours dominé, la revue a accueilli des articles d’auteurs de sensibilités diverses : Peter Carroll, Ray Sherwin et Phil Hine évidemment, mais également Stephen E. Flowers, Andrew Chumbley, Thomas Karlsson, Nadine Buchholz, Jaq D. Hawkins, Dave Lee, Nathaniel Harris, Taylor Ellwood, Stephen Mace, Lucia Ring-Watkins, etc.

** Les scans ci-dessus des numéros 1 & 2 de Chaos International provenant de la collection personnelle de Spartakus FreeMann, vous pouvez les reproduire, les imprimer et les fumer si ça vous tente. Les scans du numéro 3 viennent, quant à eux, du blog Greengalloway de l’auteur et magicien Alistair Livingston qui a lui-même signé plusieurs articles dans le magazine – nous ignorons s’il est d’accord pour que vous les fumiez.

Chaos International. Melmothia, 2010

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