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Interview de Spartakus FreeMann

Reproduction de l’interview réalisé par Mesan & accordé à la revue l’Inexistant le 15 août 2005.

Aujourd’hui, pour notre revue l’Inexistant, nous avons l’honneur, la joie, le privilège, que dis-je la grâce d’avoir obtenu une interview exclusive de Monsieur Spartakus FreeMann, cette célébrité du monde des arts & des lettres & accessoirement de l’ésotérisme.

Comment introduire un tel personnage ? Disons simplement qu’il est l’animateur de plusieurs sectes (dont la dernière en date, l’Église Gnostique Chaote, a défrayé la chronique par les partouzes organisées en pleine cathédrale d’Ucronie), il a écrit des œuvres que personne n’a jamais pu lire sans se pisser dessus de rire, il organise souvent des soirées happening alcoolo-trash sur Arlon, le Luxembourg, Bruxelles, Paris, bref, un bourreau de travail, une idole pour beaucoup, surtout pour lui-même, euh Lui-Même, pardon.

Mesan : Bonjour Monsieur Spartakus. Tout d’abord, merci pour cette interview qui fut si difficile à obtenir.

Spartakus : Ouais, d’abord tu Me dis « Votre Sainteté & Grand Hiérophante Spartakus », ensuite, n’oublie pas que tu Me dois encore 10 plaques pour ta putain d’interview. Pour finir, baisse le froc & mets-toi à genoux que Je t’initie.

(après quelques minutes rituelles de mises en condition, hum, douloureuse certes, mais ô combien profondes, nous reprenons)

Mesan : Votre Sainteté…

Spartakus : Ah, c’est déjà mieux…

Mesan : Votre Sainteté, on a souvent lu & entendu dire que Vous êtes une ordure, un méchant garçon, un vicieux & un terroriste de l’internet éso. Que voulez-Vous dire à Vos détracteurs ?

Spartakus : Ah oui, ces conneries… En fait, les morpions ne vont pas assez loin dans la description de Ma Sainte Personne. Ils ont peur sans doute.

Mesan : Voulez-Vous dire que Vous êtes un monstre ?

Spartakus : Oui tout à fait. Je suis un menteur, un hypocrite, une ordure pour ces gens, car je ne serai jamais que leur propre reflet. Une forme de bouc émissaire tombé du ciel afin qu’ils puissent bonne conscience se garder. Mais je suis pire que cela en fait. Je suis un Dieu vivant sur Terre & par conséquent, je vis mon plaisir sans regarder aux conséquences de mes actes. Les petits mortels n’ont qu’à s’en faire une raison. C’est la différence entre toi & moi, par exemple… Ouvre la bouche, ouais comme ça…

(après une communion bien gagnée, goulue mais énergisante, nous continuons notre entretien)

Mesan : Donc, Votre Sainteté, Vous êtes en dehors de tout cadre humain, incompréhensible & insaisissable… Déjà défini, Vous êtes ailleurs, différent, multiforme & multivers, éternel avatar de Vous-même… O mon Dieu que c’est grand…

Spartakus : Tu peux continuer à m’appeler Votre Sainteté, Dieu cela me gène un peu. Je suis un grand modeste.

Mesan : On a entendu dire que Vous étiez fou, & votre Epistole aux Sept Hôpitaux Psychatriques n’a sans doute pas arrangé cela.

Spartakus : Oui, je suis fou, d’ailleurs sous la forme d’un certain avatar j’ai passé quelque temps dans un de ces HP… Je conseille d’ailleurs à tes lecteurs de se faire un petit break de temps à autre dans ce genre d’endroit. On y fait beaucoup de découvertes. J’y ai personnellement rencontré ma collègue Shakhti & nous pûmes alors essayer quelques dizaines de poses kamasoutriques nouvelles & impossibles… Bref, c’est un lieu tellurique & gnostique pour celui qui sait y regarder avec des yeux d’enfant. C’est un enfer également, heureusement. Le bonheur est tellement chiant, tu sais… On t’a déjà dit que tu avais une belle bouche ?

Mesan : Donc, pour Vous, cet état de folie est normalité. Et ce sont les normaux qui ratent quelque chose ?

Spartakus : Tout à fait mon bon ami. Celui qui m’accuse de folie est plus fou que le chien du même nom. Car enfin, n’est-ce pas folie que ces activités humaines incontrôlées que l’on nomme « consommation », « amour », « travail » ? Et que dire de ce que recouvre le vocabulaire « consensus », « société », « liberté »… ? Je préfère ma caligulanesque condition, vraiment… Ne pas vraiment se prendre au sérieux, voilà qui est important, mais cela toi comme les autres, vous ne voulez l’entendre…

Mesan : Votre activité, ô Grand Hiérophante, est telle que l’on se demande parfois comment vous faites pour produire autant. Vous êtes partout, envahissant de votre Sainte personne tous les recoins de cet univers matériel, on ne compte plus les sites internet, les textes, les traductions… Bref, ça donne le tournis…

Spartakus : La gerbe…

Mesan : Pardon ?

Spartakus : Je dis, ces conneries ça donne la gerbe.

Mesan : Comment ? Mais que voulez-Vous dire ? Éclairez-moi, ô Grand Hiérophante sublime.

Spartakus : J’accède à ta juste requête, petit homme… Ça donne la gerbe, car, chaque texte ce sont des litres de sainte liqueur qu’il me faut ingurgiter afin de dépasser l’ennui de ces mortifères occupations. Enseigner, c’est l’affaire du Christ, pas la mienne. J’écris pour meubler entre deux verres ou deux cigarettes. À la fin ma Sainte personne est bourrée, et je gerbe donc… Certains y ont vu une forme d’alchimique transmutation de la matière en esprit. J’aime bien les cons, ils ont toujours une pièce à mettre sur le trou. D’ailleurs, je dois sacrifier à mon culte. Je t’accorde le divin privilège de me regarder. Tu sais que tu as de la chance petit vers anémié ?

Spartakus : … Ah, ça fait du bien de communier avec soi-même. Bon, allons-y, car j’ai pas que ça à faire moi…

Mesan : Slublimissime perfection, voudriez-Vous nous dire quels sont Vos projets actuels ?

Spartakus : Mes projets… Voyons voir… Le principal est la continuation du Grand Œuvre. Le reste ne compte pas vraiment.

Mesan : Le Grand Œuvre ?

Spartakus : Oui, le Grand Œuvre… Faire chier mon monde, quoi. À ce propos, un disciple bien aimé m’a fait un très beau cadeau : un nomen tout neuf… Spartakasskouille. L’essence intime de ce nomen symbolise tout mon être.

Mesan : Peut-on savoir qui est ce béatifique disciple ?

Spartakus : Ouais, c’est Amorgenti. Au départ, c’est la jalousie qui lui a fait trouver ce nomen, il râlait, car je fais bien 5 cm de plus que lui… Au dessus & en dessous de la ceinture (gros rire gras, mais néanmoins divin).

Mesan : Votre Transubstifique Gloire, pourriez-Vous nous en dire un peu plus sur ce Grand Œuvre ?

Spartakus : T’es chiant toi, mais je t’aime bien. Bon, en gros, le but, je ne sais pas, je ne me pose pas de question, comme tu as pu t’en rendre compte si tu as lu mon best-seller.

Mesan : Lequel ?

Spartakus : (rugissant, pétant & rotant), Mais la bible ! Enfin, que crois-tu ?

Mesan : Veuillez me pardonner ô Astre du Matin, Soleil de Minuit, ô Grand Guerrier du Néant…

Spartakus : C’est bon pour une fois… Donc, pour les questions, ce sont les autres qui se les posent & qui délirent sur les buts & sur mes intentions, ils sont mes hagiographes, les herméneutes de mon action… C’est bien ainsi, qu’ils s’amusent donc…

Mesan : Mais l’on dit aussi que Vous êtes jaloux, envieux, que Votre but serait de conquérir le monde éso ?

Spartakus : Jaloux & envieux, certes car n’est-il pas écrit « Ton Dieu est un Dieu jaloux » (lire à ce propos le Liber QNA de Frater Achad) ? Je suis jaloux de la connerie, de la superbe insouciance de l’homme de la rue. Et rien ne m’amuse plus que de me foutre de la tête du monde. Ils ne savent rire d’eux ou de leurs images, ils se sont taillés des idoles d’eux-mêmes, ils répandent leur faconde sur tous les espaces binaires disponibles et je devrais laisser faire sans y mettre mon cynisme salvateur ? Sache petit homme, que je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive et le feu. Brisons les idoles & rions un grand coup.

Mesan : Pour nos lecteurs, Votre Grandeur daignerait-elle nous parler un peu d’Elle ?

Spartakus : Vraiment ? Je n’aime pas parler de Moi, car Je suis très modeste en ma vie glorieuse & pleine de fantasmes. Je suis & j’étais avant le premier matin du monde, je suis tous les hommes sans en être aucun et cependant je suis un dieu. Ma perfection est telle que le soleil lui-même se courbe à mon passage & j’en veux pour preuve cet été pourri qui reflète bien la peur que je lui inspire. Je suis & je vais ici faire une petite digression… (Suit alors un flot de saintes paroles telles que nul n’en a jamais entendues depuis l’aube de la civilisation, des langues étranges furent utilisées que nous ne pûmes comprendre. Après quatre heures de divines paroles, le Nil de la pensée se tut & s’endormit)

(Après son réveil, Sa Sainteté Spartakus se refit une communion & semblant ne pas me voir se mit à pratiquer un rituel étrange & envoûtant)

Mesan : Votre Grâce ?

Spartakus : Merde j’entends encore des voix.

Mesan : Votre Grâce ?

Spartakus : Hein, qui ? Ah merde je t’avais oublié toi… Tu veux quoi encore ? Un autographe ?

Mesan : Euh non Sublime Porte de la Connaissance, seulement terminer cet entretien.

Spartakus : Oui petit homme, certes, tu me fais chier… Mais bon, pour dix plaques… Allons-y donc.

Mesan : Je ne sais plus où j’en suis…

Spartakus : Je fais souvent cet effet. Vas-y…

Mesan : On a souvent pu lire Votre Sainte Parole sur de nombreux forums du net éso. Souvent cette Parole est rude, terrible, choquante par sa profondeur & sa perfection. Certains ont voulu y voir de la… comment dire… de la fatuité, heu, ce n’est pas moi qui le dis…

Spartakus : Ah bon… Je dois avouer ne pas savoir de quoi tu parles petit homme… Tu sais Spartakus écrit beaucoup, surtout quand il est bourré, d’ailleurs en Chine l’idéogramme de Spartakus est un étron, le savais-tu petit homme ? Non, tu ne peux le savoir… Sais-tu aussi que je suis célèbre jusqu’en Côté d’Ivoire, où Spartakus est synonyme de serpentesques initiations astrales ? Qu’au Cameroun Spartakus est Grand Kabbaliste qui donne des consultations sur l’essence des red strings (pas ceux de Berg hein, ceux des filles, lol) ? Qu’au Brésil, on ouvre des Ventes Charbonnières en son honneur & que des diplômes non signés de sa main circulent partout ? Ah petit homme, que de choses tu ne sais pas…

Mesan : O Votre Grandeur, cessez, cette lumière que Vous dégagez est par trop forte !

Spartakus : Tu as voulu me voir dans toute ma Splendeur, vibromasseur de mon ego, et bien assume & meurs… Mais avant transmets ma Sainte Parole.

Mesan : Oui Maîîître.

Mesan : J’ai du mal à reprendre mes esprits… Donc, nous parlions de Votre Parole Courroucée sur les forums.

Spartakus : Oui, ah… Ma mémoire est défaillante parfois. Pas facile d’être un Dieu chez les fourmis. Donc, je ne sais de quoi tu parles… Ce furent sans doute des accès de rage devant ma propre limite, car depuis mon Tsimtsoum, je suis coincé dans le rôle d’un fat & grandiloquent dieu ésotérologue de salon… Pas facile, te dis-je d’être parfait. Mais j’assume.

Mesan : Grand Fleuve de l’Inconnaissable, que voudriez-Vous dire à nos lecteurs pour clore cet interview ?

Spartakus : Si tes lecteurs ont un beau cul, qu’ils viennent me voir, j’initie gratos les beaux culs. Les autres, qu’ils ouvrent la bouche & ma Parole coulera en eux…

(Nous laissons alors le Maître dans sa méditation.)

Interview de Spartakus FreeMann

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