Le symbole de l’Étoile de la Chaos, ou Chaosphère, trouve sa source dans les textes de Michael Moorcock, Eternal Champion, où elle est représentée avec 8 flèches dirigées vers l’extérieur.
Ce symbole sera adopté dans les années 70 par la contre-culture pop, puis par les punks avant d’être détourné comme symbole de la Magie de la Chaos.
« À ma connaissance, nous dit Moorcock, le symbole, dessiné par Jim Cawthorn, est apparu pour la première fois sur la couverture d’Elric de Science Fantasy en 1962, et ensuite, elle est apparue sur la version de Stormbringer de Savory ».
Cette étoile, par sa forme, s’apparente à l’Étoile de Vénus ou d’Ishtar, que l’on en retrouve, par exemple, sur des poteries grecques du 5e siècle avant Jésus-Christ – voir ci-dessous :
Ok, tout ça c’est bien beau, mais on n’en sait guère plus sur l’origine de l’Étoile de la Chaos et surtout de son lien avec la Magick du même nom.
Par ailleurs, le huit c’est l’ogdoade. Westcott présente celle-ci comme le premier cube de l’énergie (2*2*2). Dans l’Antiquité grecque, le huit était un nombre omnipotent que l’on retrouve dans le proverbe « toutes les choses sont huit ». Hésiode est le premier auteur connu à nommer, dans sa théogonie, le Chaos et la Messe d’Éris (KALLISTI). Huit que l’on retrouve dans le Bouddhisme mais aussi dans la roue de la Wicca. Mais ça, on s’en tape, non ?
Retournons donc au Liber Kaos, de Pete Carroll. Page 38 de l’édition anglaise, dans les Annexes de la Principia Magica, nous découvrons un diagramme d’une étoile à huit pointes du Chaos qui est en fait une représentation des 5 dimensions (les 3 de l’espace, 1 de l’espace usuel et 1 de l’espace caché), c’est déjà quelque chose.
Page 85, nous lisons les objectifs des rituels des « Huit Magies », ha ha, nous y voilà donc car, que voyons-nous si ce n’est une magnifique étoile à huit pointes juste au centre le page ! Cela dit – mais il me faut vérifier dans mon exemplaire du Liber Kaos – Carroll avoue en page 86 qu’il s’agit d’un emprunt à Terry Pratchett !!!
Puis, en regardant dans le Liber AOM (Liber Null) nous lisons : « on peut dire qu’elle représente une sculpture en perspective des 4 axes d’un hypercube géométriquement improbable ou de deux tétraèdres conjoints des forces de la lumière et des ténèbres ». Connerie, mais bon allez on prend cela pour parole d’évangile et ça vaut bien le monohexagramme cursif crowleyien…
Dans le courant chaote, l’Étoile de la Chaos signifie une infinité de possibilité, une expansion de l’énergie dans toutes les directions, dont les huit pointes représenteraient les huit dieux discordiens : The Dimensional Transfunctioner, General Miaow, Triangulon, The Holy Spoon, The Reality Fish, Thomas The Walking Head, A Magical Trumpet Called Bill, The DXM Angel.
Le nombre huit associé à ce symbole peut provenir également de Timothy Leary ou du modèle des huit circuits de la conscience de Robert Anton Wilson ou encore du Discordianisme « primitif », où les huit dieux étaient souvent associés aux « dieux des huit circuits de la conscience ».
La magie est souvent définie comme l’expansion harmonieuse du moi. L’Étoile de la Chaos s’étend à partir d’un point central, vers l’extérieur tout comme le magicien étend ses capacités sexuelles, financières, physiques, sensuelles, expérimentales, psychologiques et sociales vers l’univers et les hommes qui l’entourent.
Enfin, soulignons que les huit pointes furent, plus tard, associées aux huit branches de la magie : la magie pure, la magie mentale, la magie de l’amour, la magie sexuelle, la magie de la guerre, la magie de mort, la magie de la richesse et la magie de l’ego.
L’Étoile du Chaos ou Chaosphère . Spartakus FreeMann au Nadir de Guantanamo, octobre 2008 e.v.