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Le paradoxe de Johnston

Par Melmothia

Le paradoxe de Johnston est un concept développé dans les années 80 par Ramsey Dukes qui, après l’avoir présenté dans son ouvrage Words Made Flesh: Virtual Reality, Humanity and the Cosmos (1986), a consacré plusieurs articles à le peaufiner et l’enrichir [1]. Son principe de base peut se résumer ainsi :

1) Supposons que nous vivons dans un monde régi par des lois purement mécanistes, où la magie n’existe pas et dans lequel tout peut être expliqué par la science. La totalité des phénomènes obéissant à des principes purement déterministes, il n’y a aucune raison pour que nous ne puissions un jour, grâce aux progrès de l’intelligence artificielle et de la technologie informatique, créer des mondes entièrement artificiels, peuplés par des plantes, des humains et des animaux artificiels, possédant une intelligence artificielle, etc. Pour les intelligences qui vivront dans ces sous-réalités, ce monde sera évidemment appréhendé comme étant « le » monde réel.

2) Les scientifiques qui créeront ces sous-réalités ne se contenteront sûrement pas d’élaborer des copies conformes de notre univers, mais tenteront d’y insérer de nouvelles lois, par exemple magiques, pour voir ce qui arrivera. Il est même probable que le nombre de mondes créés où la magie sera autorisée sera bien plus élevé que le nombre de mondes entièrement conçus sur des principes matérialistes.

3) Ces sous-réalités seront, un jour ou l’autre, elles-mêmes susceptibles de générer leurs propres sous-réalités artificielles. Si l’on considère l’infini des univers pouvant être ou ayant été créés, alors la probabilité que nous habitions la réalité matérialiste originelle commence à s’amincir sérieusement.

4) Par conséquent, si l’univers obéit à des principes mécanistes stricts, selon toute vraisemblance, nous vivons dans un monde où la magie est possible.

Le paradoxe de Johnston, Melmothia, 2010.

Note :

[1] Lemuel Johnston est l’un des pseudonymes de Ramsey Dukes, sous lequel, il a notamment signé la première édition de son ouvrage le plus connu : SSOTBME. Je n’ai personnellement trouvé aucune référence, jeu de mots ou allusion cryptique dans ce nom, mais avec Dukes, il faut s’attendre à tout…

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