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Interview de Spartakus FreeMann par le Webzine Tryangle

Le magazine TRYANGLE, qui se définit comme «  le webzine qui pose les questions que vous ne vous posez pas, un laboratoire de Weird Studies et une base d’exploration pour les contrées les plus lointaines », s’est penché sur le cas Spartakus FreeMann. L’interview vient d’être publiée en ligne. Pour une présentation du magazine, lire par là. Pour l’interview de Spartakus FreeMann, lire par ici : « J’ai discuté de la magie du chaos avec spartakus freeman », par Quentin B. Ferréol.

Extrait :

La modernité a vu l’essor de nombreuses « religions nouvelles », souvent aux croisements de plusieurs philosophies et croyances. En quoi la Chaos Magick participe-t-elle de ce choc entre des paradigmes contraires ?

D’abord, il n’y a pas de modernité. Tout ce qui est « à la mode » ou semble neuf est déjà mort. Ensuite, il n’y a pas de « nouvelle » religion, les religions mutent depuis que l’homme a senti le souffle des dieux sur sa nuque. Les peaux nouvelles de la spiritualité peuvent bien avoir un air clinquant et neuf, mais il n’en est rien.

Les sociologues aiment à classer l’humain dans des petites boîtes – certes utiles pour leur travail d’entomologiste des phénomènes, mais assez ennuyeuses. Il n’y a pas, selon moi, de phénomène des religions nouvelles, il y a des modes de réception et d’interprétation, de lecture, différents ; plus libres certes, car l’église de Rome a perdu le pouvoir de nous brûler et nos psychiatres ont l’esprit occupé par la bourse. Ce que l’on fait aujourd’hui est sans risque, ou presque : un magicien va se retrouver paria social (va dire à ton patron que tu invoques le Grand Lunaire à poil au Bois de Boulogne, pour voir), et se manger tous les rejets que font naître les mutants. Mais ce n’est pas nouveau : la vieille vêtue de haillons dans sa forêt et qui faisant tranquillement ses petites affaires n’était pas en odeur de sainteté, on peut dire qu’elle en chiait dans sa vie ; le mystique allumé et branché 24/24 sur le canal divin pouvait bien finir un peu rôti aussi ou canonisé, mais sa vie n’était pas très mondaine.

Aujourd’hui, l’affirmation extérieure et publique des croyances est plus facile, parce que donc les monopoles n’existent plus vraiment (quoiqu’il faudrait essayer la blitz gnostik mass à La Mecque… hurler « Fais ce que tu veux » face à la Kaaba au milieu des pèlerins… on peut essayer à Barbès aussi il paraît). Mais en gros, et si tu respectes les règles sociales (du moins à l’extérieur), tu peux bien devenir adorateur des mites ou de Garfield, tout le monde s’en fout… Enfin jusqu’à un certain point.

Que vient faire la chaos magic(k) dans cette affaire, donc… Certains ont voulu la classer dans un post-modernisme anarcho-dadaïste technophiliste ou l’inverse… Cela n’est pas la chaos. La chaos se rit de ces scrabbles de la pensée, des taxidermistes de l’âme et des percepteurs des impôts. La chaos n’est pas une nouvelle croyance ni une ancienne, c’est – au mieux – un modus vivendi spirituel – au pire – une mode spirituelle de la vie.

La posture chaote véritable est plutôt : « Dieu (ou satan) ? Jamais vu ce mec sur Facebook ! »

Il n’y a pas de différence, tout a toujours été pareil, mais sous une lumière changeante, le paysage nous semble tout à coup peu familier ou terrible. Le chaote le sait, ou du moins, il croit, il espère le savoir. Mais en aucun cas la chaos magic(k) n’a de rôle précis dans ce débat des religions (ou des ordres initiatiques ou des clubs échangistes du périph »).

Résumons : pour un chaote, les dieux ne sont jamais morts, l’Olympe existe ici et maintenant.

Interview de Spartakus FreeMann par le Webzine Tryangle 2014.

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