Par Elisandre
Cette biographie d’Aleister Crowley, reproduite ici avec l’aimable autorisation de son auteur, Elisandre, a d’abord été publiée sur le site Inquisitor.
« Frissonne sous la volupté joyeuse de la lumière,
O homme ! Homme à moi !
Viens, surgissant de la nuit de Pan,
Io Pan ! Io Pan !
À travers les mers, viens de Sicile et d’Arcadie !
Tel Bacchus, vagabondant avec ta garde de faunes,
De panthères, de nymphes et de satyres,
Sur un âne d’un blanc de lait.
À travers les mers, viens à moi, à moi,
Viens avec Appolon en robe nuptiale
(Berger et sorcière)
Viens avec Artémis, chaussée de soie,
Et lave ta cuisse blanche, ô Dieu splendide,
À la lune des bois, sur le mont de marbre,
Dans l’eau creuse et neuve de la source ambrée… »
Aleister Crowley – Hymne à Pan.
Étrange coïncidence que celle qui arriva le 12 octobre 1875. Vers minuit, à Leamington, naquit Edward Alexander Crowley, surnommé « Alick », or il se fait qu’à 60 kilomètres de là, se situe Worcester, ville natale d’Edward Kelly, l’assistant de célèbre mage John Dee, le sort en était jeté, dira Crowley, ce signe prouvant qu’il était la réincarnation d’Edward Kelly, il était de son devoir de continuer les travaux commencés par ces deux mages. Alors que souvent les enfants se souviennent de leur enfance à partir de l’âge de deux ou trois ans, Aleister, enfant précoce, se remémore les moindres instants de sa venue sur terre, dans ses confessions, il décrira son baptême : « Je me souviens de la forme de la pièce, de la disposition de ses meubles, du petit groupe de frères qui l’entouraient et de la surprise de se voir vêtu d’un long vêtement blanc, d’être soudainement plongé dans l’eau et remonté ».
Le père, un riche brasseur et la mère du jeune Alick, appartenaient à une secte protestante, intransigeante et rigoriste, les Darbystes, appelés également les Frères de Plymouth, ceux-ci croyaient à la vérité littérale absolue de la Bible en tant que message délivré par le Saint-Esprit et inculquaient une grande austérité des moeurs. C’est dans une ambiance où sa mère, une femme étouffante et étriquée, interdisait toute lecture, mis à part la Bible et où tous petits faits et gestes anodins étaient diabolisés, qu’Aleister apprit à haïr le monde, ce contexte familial décida de son destin. De la Bible, il ne retenait que les passages sanglants, le crime rituel de Phineas, mais c’est surtout l’Apocalypse qui attirait particulièrement son attention, la grande Bête à Sept Têtes et Dix Cornes hantait ses nuits, il songeait déjà au mystère du Nombre de la Bête 666.
Il était âgé de 12 ans à la mort de son père, le voilà seul avec sa mère, cette femme acariâtre, qui le comparait à «la Bête de l’Apocalypse » dès qu’il commettait la moindre petite bêtise ; contre toute attente, la révolte provoquée par une éducation aussi traumatisante et de telles frustrations s’ébaucha, la Bête se réveillait, la métamorphose s’ensuivit. Très jeune il connut un exutoire dans l’écriture de poèmes ; Crowley se montra prolifique dans ce domaine, influencé par Baudelaire, Swinburne, Keats, on peut le qualifier de symboliste décadent.
« Appolon, qui pleurait le trépas d’Hyacinthe,
Ne voulait pas céder la victoire à la mort.
Il fallait que son âme, adepte de l’essor,
Trouva pour la beauté une alchimie plus sainte.
Donc de sa main céleste, il épuise, il éreinte
Les dons les plus subtils de la divine Flore.
Leurs corps brisés soupirent une exhalaison d’or
Dont il nous recueillait la goutte de -l’Absinthe !
Aux cavernes blotties, au palais pétillants,
Par un, par deux, buvez ce breuvage d’amant !
Car c’est un sortilège, un propos de dictame,
Ce vin d’opale pâle amortit la misère,
Ouvre de la beauté, l’intime sanctuaire
Ensorcèle mon coeur, extasie mort âme ! »
Son attirance pour le monde occulte, se reflète assez rapidement dans ses lectures et ses écrits, très vite, il s’essayera à des rites magiques. Il passera une partie de son adolescence dans un sinistre pensionnat, ce n’est qu’à la mort de sa mère qu’il sera délivré de ses chaînes ; riche héritier, il pouvait enfin se consacrer à ses passions. Il changea son nom en Aleister et signa son premier recueil de poèmes « Alceldama », entre-temps il voyagea beaucoup, s’adonna à son sport préféré, l’alpinisme, c’est d’ailleurs au cours d’une de ses ascensions qu’il rencontra un compatriote, Julian C. Baker, bien connu dans le milieu occultiste. Dès son retour en Angleterre, Baker présenta Crowley à George Cecil Jones et le 18 novembre 1898, Crowley est initié aux secrets de The Order of the Golden Dawn of the Outer (l’Ordre de l’Aube d’Or à l’Extérieur), dont l’Imperator est S.L. Mathers.
La Golden Dawn est une société d’occultisme étudiant la plus haute magie pratique…. Les femmes y sont admises au même titre que les hommes… Mais chacun s’engage, sous serment, à garder secret l’enseignement communiqué. Cette société étudie la Tradition Occidentale. Des connaissances pratiques sont le privilège des plus hauts initiés qui les tiennent secrètes. « La Monade Hiéroglyphique » de John Dee et « Le Livre d’Abramelin », sont les deux sources essentielles des rituels de la Golden Dawn.
Aleister s’enflamma pour cet endroit, se lia d’amitié avec de nombreux adeptes, dont le poète William Butler Yeats, Arthur Machen, l’écrivain de génie à qui nous devons « Le Grand Dieu Pan », Bram Stoker et bien d’autres. Un initié influença particulièrement la vie et l’avenir du mage, ce fut Allan Bennett (Frère Iehi Aour), second personnage de la Golden Dawn, un homme aux yeux lumineux et au visage maigre et glabre, le parfait sosie de l’écrivain Lovecraft. Crowley et lui partagèrent un appartement pendant plusieurs mois ; Bennett toxicomane notoire, initia Aleister aux stupéfiants et particulièrement à l’opium, ces drogues, facilitaient, dit-on, la relation psychique avec les entités, elles aidaient au développement de l’esprit.
Au sein de la Golden Dawn, s’imposait un homme exceptionnel, Mathers, il n’est autre que le traducteur remarquable des formules théurgiques, des recettes de magie pratique et de la magie cérémonielle contenues dans « Le Livre d’Abramelin ». La recherche de communications avec les Supérieurs Inconnus est un des buts des travaux des initiés, voici quelques extraits de lettres rédigées par Mac Grégor (Mathers) à Crowley :
« … Je ne sais même pas leurs noms terrestres et je les connais seulement par quelques devises secrètes et je ne les ai vus que très rarement dans un corps physique, et dans ces rares cas, le rendez-vous fut pris dans l’Astral par eux….Mes rapports avec eux m’ont prouvé combien il était difficile à être un humain, si avancé soit-il en occultisme, de supporter leur présence…
Je me sentais en contact avec une force si terrible que je ne puis que la comparer à l’effet ressenti par quelqu’un se trouvant près d’un éclair durant un violent orage…. ».
« L’initié doit disposer d’une demeure où il ne sera ni observé ni gêné. Dans cette demeure, il réservera une place pour le Templum. Celui-ci aura au nord une fenêtre donnant sur une terrasse, à l’extrémité de laquelle on édifiera une loge, analogue à celle du grade de Maître (le troisième degré où le rituel mis en action symbolise la mort et la résurrection d’Hiram, l’architecte du Temple de Salomon à Jérusalem) des francs-maçons. L’officiant disposera d’une robe de lin blanc, d’une couronne, d’une baguette, d’un autel, de l’encens, de l’huile sacramentelle, et d’un pectoral d’argent natif. Tous ces objets ayant été consacrés selon les instructions du Livre d’Abramelin.
La terrasse sera recouverte de sable fin, spécialement consacré. L’opérateur s’astreint à une chasteté complète, à l’isolement et au silence durant quatre mois. Il réduit sa nourriture et sa boisson au strict minimum. Il consacre aux rites et aux cérémonies prescrits par son instructeur le plus clair de son temps, il se tient en communication avec les influx astraux. Il passe les deux derniers mois dans une extase ininterrompue, évitant tout contact avec les profanes. À la fin de ces deux mois, il accomplit alors la grande conjuration : alors, son ange gardien lui apparaît dans sa gloire. Un signe apparaîtra sur le pectoral. Préalablement, le magiste aura tracé, selon l’art royal, un cercle magique où il s’enfermera pour supporter, sans s’être embrasé, la puissance radiante de l’entité. Il obtiendra de son ange pouvoir pour soumettre à sa puissance les quatre Archontes (nom grec signifiant chefs) des points cardinaux. »
En 1898, Crowley deviendra le propriétaire d’un grand manoir situé en Écosse, près du Loch Ness, Boleskine, il peut enfin se retirer pendant quelques mois afin d’accomplir les indications du Livre d’Abramelin le Mage, ce rituel, relent des plus anciens mystères, correspond à une mort initiatique au terme de laquelle l’officiant devient mage.
A-t-il réussi ? Personne ne le sait, mais un fait est évident, des phénomènes inexplicables se déclenchaient dans le manoir, Aleister y voyait une alliance avec les entités, nous allons le retrouver avec un nouveau nom : Frater Perdurabo. L’ambiance se dégrada au sein de l’Ordre, on y distingua deux clans, l’un à tendances chrétienne et gaëlique qui suivit Yeats et l’autre à tendances païenne et magico-sexuelle, nommée l’Astrum Argentum, Aleister Crowley en était l’Imperator.
Une période de nombreux voyages succéda à ce conflit, il apprit certaines techniques de yoga à Ceylan, il séjourna au Mexique, ensuite on le vit quelques mois dans le temple shivaïte de Madura, privilégié, il fut le premier Occidental à être autorisé à pénétrer dans ce sanctuaire. Il y sera initié à la magie sexuelle appelée « Voie de la Main Gauche ». Cette magie particulière, peut s’avérer dangereuse pour l’équilibre psychologique de l’initié, de plus, très peu d’Occidentaux parviennent au bout de cette initiation. En magie sexuelle, la Voie de la Main Gauche, s’oppose à la Voie de la Main Droite, dualité omniprésente dans la vie, en résumé, ce qui touche le côté droit est bon, ce qui touche le côté gauche représente le mal, l’adepte de la Voie de la Main Gauche est indépendant, il n’est soumis à aucune entité, aucun dieu, cette voie magique et spirituelle prend appui sur la sexualité, le but de cette magie est de réussir en retournant l’énergie cosmique qui se trouve habituellement masquée, dans les conditions ordinaires de vie, par l’expression de la sexualité animale courante, à faire s’élever, monter ladite force, suscitant ainsi l’illumination, la transfiguration magique de l’adepte. C’est à cette fin et pas dans le but premier de procurer aux partenaires l’intensification du plaisir, qu’est codifiée toute une érotique sacrée. Les partenaires s’unissent intimement sans aller jusqu’au point culminant de l’acte sexuel, ceci peut se pratiquer grâce à des techniques sexuelles spéciales destinées à intérioriser la force orgasmique. Le but est double, un état psychique à même d’engendrer une transe hallucinatoire au cours de laquelle l’imagination des partenaires atteindrait l’extase divine, permettre aussi à la semence de s’intérioriser dans l’organisme des deux amants au lieu de s’épancher.
Pour pratiquer ce type de rite, il faut une attirance sincère l’un pour l’autre, les amants aptes à pratiquer l’érotisme sacré se reconnaissent à divers signes précis. Dans le cas de Crowley, cette cérémonie se déroula sous la direction de deux maîtres aidés de deux prostituées sacrées (représentantes du Shakti, principe cosmique féminin), celles-ci sont toujours choisies pour leur grande beauté et leur perfection sont préparées physiquement, elles sont massées d’huiles odoriférantes selon une technique ancienne : jasmin pour les mains, keora pour le cou et les joues, champa et hina pour les seins, nard dans les cheveux, musc pour le pubis, santal le long des cuisses et safran pour les pieds, s’ensuit le rituel des 5 éléments, commence alors le « jeu du dragon et du tigre », où toutes les positions accessibles sont réalisées. Une pratique importante en magie sexuelle nommée Karessa consiste à réaliser un long coït sans qu’il y ait d’orgasme, les partenaires sont assis l’un sur l’autre en tailleur, l’acte doit enflammer l’imagination. À l’issue de la cérémonie, on remettra à Crowley un pendentif sacré en forme de phallus.
Sa première « Femme Ecarlate », Rose Kelly, était la soeur de son ami Gérald Kelly, il en fut fou amoureux, de leur liaison naquit une fille qu’il nomma Lilith (Nuit Ma Ahathoor Hecate Sappho Jezebel Lilith est son nom complet), selon l’avis de Crowley, Lilith préside à l’érotisme, à la magie sexuelle et à la magie noire.
Rose s’avère être une médium extraordinaire et c’est au Caire, lors de séances de médiumité que par la voix de Rose, elle-même guidée par une entité assyrienne appelée Aïfass, que Maître Thérion va avoir la révélation du livre qu’il doit rédiger « Le Livre de la Loi » (Liber Al Vel Legis, Sub Figura CCXX), le texte est d’inspiration rabelaisienne et nietzschéenne. L’essence même de ce livre peut se résumer par « Fais ce que tu veux sera le tout de la loi », dans l’imagerie Thélémite, « le sacerdoce est entre les mains d’un couple : le prince-prêtre de la Bête et sa femme, appelée la Femme Ecarlate. Deux personnages venus tout droit de l’Apocalypse de Jean, ouvrage très connu du mage, qui s’identifie maintenant à « The Great Beast, ou 666 de l’Apocalypse de Jean ».
C’est maintenant dans l’étude et l’enseignement de la Loi de Thélème que la vie du mage va se poursuivre, d’autres ouvrages importants suivront : « Les Livres Sacrés de Thélème », « The Equinox », « Book of Lies », « The Book of Thoth », « Magick without Tears», etc. L’enseignement du Livre de la Loi marqua désormais la personnalité de 666, il se livra désormais à une vie plus dissipée, amants et maîtresses se succédèrent dans sa vie, son goût pour les drogues s’intensifia, sa réputation de magicien noir commença à lui nuire, ses messes gnostiques ressemblaient trop à des messes noires, on le soupçonna de contre espionnage. Le mage fait maintenant partie d’un autre ordre l’OTO (Ordo Templis Orientis), société d’origine allemande, elle est une ramification de l’Astrum Argentum. Lors de la Première Guerre mondiale, il partit pour les États-Unis, afin d’y instaurer deux temples représentants les deux sociétés secrètes dont il est responsable, il espère aussi y former de nombreux adeptes.
Il revint ruiné en Angleterre en 1919, on le verra alors en France au côté de Georges Monti, le secrétaire du Sâr Peladan. C’est à Fontainebleau, entouré d’amis et de sa Femme Ecarlate « Alestraël », que 666 prendra l’initiative de s’isoler avec ses disciples, dans un grand domaine ensoleillé où il pourra leur enseigner sa Loi de Thélème. Il choisit en Sicile, à Cefalu plus précisément, une vaste ferme en ruine, qu’il nomma Thélème, en mémoire de l’abbaye de Thélème décrite par Rabelais dans son Quart Livre, un point commun dans ces deux Thélème, la règle de vie « Fays ce que tu vouldras ».
Les disciples (peu nombreux, il n’y aura jamais plus de 15) l’aideront à restaurer cette bâtisse, autour du hall central, consacré Sanctus Sanctorum, se trouvaient 5 chambres, décorées de fresques dont les images lui ont été inspirées par ses rêves et ses expériences astrales, on peut y découvrir notamment une « Chambre des Cauchemars ». La presse se déchaîna, on lui imputa tous les vices, mais tous aussi s’accordèrent pour lui reconnaître une qualité : la sincérité, il se croyait véritablement l’élu, celui qui doit propager une doctrine ancienne, oubliée et corrompue par le christianisme.
On peut croire aisément en sa bonne foi en lisant ce passage de « Magick » : « Je me suis constamment voué au Grand Oeuvre, c’est à dire l’oeuvre de devenir un être spirituel, libre de toute contrainte, des servitudes du hasard et des déceptions de l’existence matérielle. Tous les termes habituels impuissants à dénommer mon message : ce n’est ni Occultisme, ni Spiritisme, ni Sorcellerie, ni Théosophisme. Je vais beaucoup plus loin que ces diverses écoles… Je me suis arrêté au terme de Magick comme étant, par essence, le plus sublime et à l’heure actuelle, le plus discrédité des termes… J’ai juré de réhabiliter la Magie et d’amener l’humanité à respecter, à croire et à pratiquer ce qui est actuellement méprisé, haï et craint…
Dans cette transe semblable à la mort, l’esprit devient libre de vagabonder et s’unit au dieu invoqué. Dans la mort, cette union est permanente et va accroître le corps du dieu sur la planète. Nous devrions donc, quand nous le pouvons, nous assurer un endroit fermé et inviolable et y sacrifier quotidiennement des victimes. En même temps, qu’un des frères, au moins, soit réduit à l’épuisement par le vin, par des blessures et par la cérémonie elle-même. Et s’il prononce des révélations, qu’elles ne soient pas consciemment données (c’est-à-dire qu’elles doivent venir des profondeurs). Si le vrai Dieu est invoqué comme il convient, elles seront divines. »
Le cauchemar attend Crowley en Sicile, sa fille préférée « Poupée » meurt dans une clinique de Palerme, en 1924, un disciple de Mega Therion, Raoul Loveday décède lui aussi de manière mystérieuse, il aurait été empoisonné par du sang de chat au cours d’un rite (mais là, rien n’est vraiment prouvé)… Il s’ensuivit dès lors contre 666, une énorme campagne de presse, il aurait sacrifié sa fille au diable, on en fit un monstre, la police en profita pour expulser le mage hors d’Italie. Dès lors, les Femmes Ecarlates se succédèrent, sa vie d’errance recommença, on le vit successivement en France, en Algérie, devenu un vieillard obèse, il échouera au Portugal. Le 1er décembre 1947, la Bête 666 affaiblie et malade s’éteindra à Hastings. Le 5 décembre, on l’incinéra à Brighton, mais, Crowley sortira vainqueur de l’épreuve de la mort, celle-ci fit grand bruit, son corps vêtu de ses vêtements de mage est exposé, on ne s’attendait pas au flux de fidèles du monde entier qui viendront défiler afin de rendre hommage à leur Maître. En guise d’oraison funèbre, le Lord Chief of Justice déclara : « qu’il était le personnage le plus immonde et le plus pervers du Royaume-Uni », ne peut-on pas prendre cela comme un compliment venant d’une telle personne ? À sa mort, le biographe de Crowley, John Symonds dira ceci de lui : « Le Sexe était devenu pour Crowley le moyen d’atteindre Dieu…Il accomplissait l’acte sexuel non pour des joies émotives ou à des fins procréatrices, mais pour renouveler sa force psychique. Il estimait rendre ainsi un culte au dieu Pan. Opus était le mot qu’il employait à cette occasion, avec référence à la notion hermétique du Grand Oeuvre. Parfois, il se trouvait face à face avec les Dieux… ».
« O corps que le péché rend pâle et beau !
O seins gonflés de venin par les serpents,
De la passion : leur froide bave souille et altère
Les fièvres qui brûlent l’âme, c’est par elles,
Que les feux de l’enfer dans ton coeur commencent sur la terre ! ».
Aleister Crowley – The beast 666, Elisandre. Visiter le site Inquisitor.
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