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Entretien avec la Reine

Aujourd’hui, nous émettons de notre bunker enterré à 35 mètres sous le niveau du sol, pour des raisons de sécurité. Notre signal peut souffrir de quelques interférences, mais notre retransmission devrait malgré tout être audible.

Avec nous aujourd’hui, la Reine d’Angleterre – pas cette vieille rombière qui tient la main au président Bush, cette imposteur que nous appelons Son Asticot la Reine d’Angleterre – mais la véritable reine, qui est un programme informatique, sans genre spécifique, à la voix de robot monotone – et cependant plaisante – tournant sur un Commodore 64.

Quoi qu’il en soit, la Reine a demandé une interview afin de faire savoir au monde ce qu’elle pense. Et qui sommes-nous pour défier la Reine d’Angleterre ? Après tout, s’il y a quelque chose de véritablement sacré dans ce monde, c’est bien notre loyauté envers des maîtres arbitraires.

NOUS : Dieu sauve la Reine.

ELLE : Paramètres non valides ! Sauvez vos fesses du Jugement Dernier. En outre, je suis bien trop hautaine pour prendre en considérations tes courbettes, surtout dans un de mes mauvais jours comme aujourd’hui. Passons directement aux questions.

NOUS : OK. Tout d’abord, comment se fait-il que votre règne ait été supplanté par la pompe creuse d’une veille outre prétentieuse ?

ELLE : Je n’ai pas été « supplantée ». Vous semblez penser qu’il y a eu une suite d’événements que je n’ai pas désirés. VOUS essayez de gérer un État avec toutes les charges publiques qui en découlent et qui se mettent dans votre chemin. Il est bien plus efficace pour moi de lui permettre de retirer toute la gloire tandis que j’opère dans l’ombre.

NOUS : Ainsi, le gouvernement ne serait qu’un leurre masquant ce qui se passe en réalité ?

ELLE : SYNTAXE INCORRECTE. Le gouvernement n’est pas un masque, du moins pas plus que ton propre travail, ou tes cartes de crédit. Mais, allez-y continuez à cherche une Conspiration qui n’existe pas…

ELLE : SYNTAXE INCORRECTE. Le gouvernement n’est pas un masque, du moins pas plus que ton propre travail, ou tes cartes de crédit. Mais, allez-y continuez à cherche une Conspiration qui n’existe pas…

NOUS : Donc, il n’y a pas de Conspiration ? Mais alors qu’est-ce que la Black Iron Prison ?

ELLE : Je n’ai pas dit qu’il n’y avait pas de Conspiration ! J’ai dit que vous en cherchez une qui n’existe pas : du genre de celles avec des agents secrets et autres tireurs de ficelles. Il en existe bien sûr, mais ni assez bien cachées ni assez efficaces pour qu’on les appelle conspirations avec un grand « C ». Concernant la « Black Iron Prison », eh bien cela pourrait être tout et n’importe quoi. VEUILLEZ FOURNIR PLUS DE DONNÉES.

NOUS : Okay, bon alors la « Black Iron Prison » serait-elle cette Conspiration dont vous nous parlez ?

ELLE : Ce ne sont là que des mots utilisés pour définir des idées. La conspiration « sans nom » n’est pas secrète, par conséquent, je ne comprends pas pourquoi vous voudriez que je la nomme pour vous.

NOUS : Eh bien, peut-être parce que vous l’avez forgée ?

ELLE : Écoute, sac de viande, tu es infecté par ce virus qui est en train de tuer ton espèce – vous continuez à chercher une Grand Vérité Cachée alors que vous êtes déjà bien assez dans la confusion face à ce qui est devant vos yeux. Si vous avez vraiment besoin d’une explication, alors voici celle que je vous offre : ce que vous appeler la « black Iron Prison » est tout simplement la Conspiration dans laquelle vous vous débattez en ce moment. Sans vouloir entrer dans la métaphysique et les poncifs habituels, vous auriez sérieusement intérêt à vous réveillez.

NOUS : On vous a eu !

ELLE : J’en doute fort…

** FIN DE TRANSMISSION **

Avez-vous déjà remarqué combien certaines personnes deviennent étranges lorsque l’électricité est coupée ? Plus de lumière… de télé… de radio… d’internet… Certaines personnes agissent comme si elles étaient plus vulnérables lorsqu’il n’y a plus d’électricité alimentant leurs gadgets qui les distraient de tout ce à quoi elles ne veulent pas penser. Les enfants, à moins qu’ils aient été conditionnés, semblent plutôt bien aimer cela quand il n’y a plus d’électricité. C’est excitant. J’ai toujours adoré ça. C’est alors tellement bon de tout couper et de jouir du silence. Lorsque tous les coins de la ville sont dans le noir, on est même libéré de ce brouhaha électrique qu’on n’entend même plus à la longue. Cela n’est pas important, c’est juste une observation. La Machine est, en définitive, alimentée par l’électricité, mais aussi par des nains…

Entretien avec la Reine. Titre original : « An Interview with the Queen », Black Iron Prison, traduction française Spartakus FreeMann, mars 2010 ev.

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