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La Discordia Magie du Chaos

La Discordia

Par Spartakus FreeMann

« Si la religion organisée est l’opium des masses, alors la religion désorganisée est la marijuana des marginaux », Malaclypse le Jeune, Principa Discordia, 5e édition.

« En avant Soldats chrétiens,

En avant Prêtres bouddhistes,

En avant, Fruits de l’Islam,

Battez-vous jusqu’à la mort.

Menez vos petites batailles.

Joignez la plus épaisse mêlée ;

Pour la Plus Grande Gloire,

de Dis-cord-i-a.

Yah, yah, yah,

Yah, yah, yah, yah.

Blffffffffffffft ! »

Un Hymne Érisien par Rev. Dr. Mungojerry

Grindlebone, KOB

Episkopos.

Il n’y a pas si longtemps, tandis que j’errais en gnose avancée sur les sentiers cimentés d’une course aux ménades quadriphoniques, une dame m’arrêta. Vêtue de hardes hors de prix, les cheveux éclatés aux quatre vents à la manière des harpies de concerts death metal, elle semblait surgie du cauchemar d’un rose-croix.

« Ô Grandiloque Spartakouette, Gnostique Évêque d’occasion, Sérénissime Chaote aux 10% gratuits, enseigne-moi un peu ? », voilà comment elle me harangua in petto. « Et quoi la drôlesse ricanante, de quoi veux-tu être instruite ? ». « Mais, ô chaotissime Pope Noir Ignifugé, de quoi d’autre sinon du discordianisme ? ». Ma surprise fut grande : « Oula ma bonne dame, j’espère que t’as pas un train à prendre », lui dis-je.

Et voilà l’origine du petit exposé qui suit.

Un culte qui n’est pas culte, qui est un culte.

Le Discordianisme est, selon les universitaires et autres agents des renseignements généraux, une pseudo-religion basée sur un concept hardi : celui du Chaos considéré comme le Grand Tout Cosmique englobant l’ordre et le désordre ; ces deux contraires participant de manière égale à l’harmonie universelle. Le discordianisme cherche rendre justice à la discorde, au désordre et au chaos présents dans le monde comme étant parfaitement naturels et désirables.

Instituée fin des années 50 sous la forme d’un canular par Malaclypse le Jeune (Greg Hill se son véritable nom) et ses Principia Discordia, elle n’en finit pas de défrayer la chronique de la scène magique contemporaine. Les Principia font référence au Livre Honnête de la Vérité et comprennent de très longs passages du « Livre des Explications » expliquant comment le LHV fut révélé à Lord Omar Khayyam Ravenyhurst (Principia Discordia, Page 00041) et comment ce livre fut volé par un éboueur qui refusa de le restituer (Principia Discordia, Page 00030).

Le discordianisme est considéré comme une fausse religion, une religion « pour rire » – « quelque part entre la parodie, la critique sociale et la religion… » (Rabinovitch, Shelly & Lewis, James. The Encyclopedia of Modern Witchcraft and Neo-Paganism, p 75–76. Citadel Press. 2002) –, et cependant, « on ne doit en aucun cas prendre tout cela trop sérieusement, bien que cela soit bien plus sérieux que la plupart des blagues » (Jargon File v4.4.7). Au centre de cette religion : Éris, la déesse grecque de la discorde (of course) (supprime), mère de tout ce qui est et de tout ce qui n’est pas, ou pas. Son médiateur : la glande pinéale qui se situe au centre de la masse plus ou moins flasque appelée cerveau. OK, mais alors pourquoi discordianisme et pas érisme ou érisisme ou que sais-je ? Et bien, simplement parce qu’Éris en latin se traduit par Discordia. Avouons quand même que c’est plus joli.

La religion discordienne pourrait être qualifiée de religion « apostasique », car, techniquement, les seuls vrais discordiens sont hérétiques. Le discordianisme est adogmatique, voire carrément antidogmatique.

« Nous croyons fermement que c’est une grave erreur d’avoir des croyances fermes », Principia Discordia.

La « foi » discordienne naît d’une révélation directe de la Déesse Éris : le discordien qui s’ignorait tel jusque-là, réalise son état de manière subite et incontrôlable. De manière générale, l’Illumination ou la Révélation survient suite à une intervention extérieure chaotique : par la méditation, l’épiphanie, une visite d’un agent divin ou un travail sur soi-même.

Le discordianisme n’est pas unitaire ; chaque discordien possède sa propre version du dogme et de la foi, tout aussi authentique que celle des autres, puisque directement révélée par Éris.

On trouve dans les Principia Discordia la liste des Cinq Saints Discordiens : Yossarian, Bokonon, King Kong, Don Quichotte et Joshua Norton. Ce dernier est le seul à avoir réellement existé.

La secte à laquelle appartiennent les auteurs des Principia Discordia est connue sous le nom de Paratheo-Anametamystikhood Of Eris Esoteric (POEE), qui est définie comme une désorganisation irréligieuse de non-prophètes. « La première partie peut être interprétée comme signifiant “déité équivalente, réversité au-delà du mystique”. Nous ne sommes pas vraiment ésotériques, c’est seulement que personne ne fait vraiment attention à nous. » (Principia Discordia).

La secte possède cinq degrés d’initiation : Disciple légionnaire, Décurion, Chapelain, Haut Prêtre Polypère (Polyfather), et Pape de POEE.

Les Principia Discordia consacrent plusieurs pages au POEE, on apprend ainsi qu’elle suit la Loi des Cinq et reconnaît le 23 comme nombre sacré. La Loi des Cinq indique que tout est lié au nombre 5 d’une manière ou d’une autre (surtout d’une autre), et que plus on cherche à appliquer cette loi, plus elle se vérifie.

D’autres sectes discordiennes connues sont l’Erisian Liberation Front, les 23 Apples of Eris, la Church of No Dead Saints, la Church of the SubGenius, la Discordian Intelligence Agency d’envergure internationale, la Purple Monkey Mafia, etc.

Si la Discordia s’oppose farouchement à toute forme d’institutionnalisation de la religion, et donc à toutes les religions organisées, dans sa bienveillante contradiction, elle propose cependant une structure officielle : la société discordienne dont la définition est : « elle n’a pas de définition ».

Au centre de cette société, comme autant de vers dans la pomme, s’agitent différentes sectes discordiennes dirigées par des episkopos ne recevant d’ordre que d’Éris Elle-même. Ceux qui n’appartiennent à aucune secte (officiellement ou non) se rassemblent au sein des Légions de la Discorde Dynamique :

« Si vous voulez entrer dans la Société discordienne

alors déclarez-vous ce que vous voulez

faites ce que vous aimez faire

et faites-nous-en part

ou

si vous préférez

ne le faites pas.

Il n’y a aucune règle, nulle part.

La Déesse prévaut. »

Principia Discordia, page 00032.

« Tout homme, femme ou enfant sur Terre est un Pape véritable et autorisé » ainsi s’exprime Malaclypse le Jeune à la page 00036 des Principia. Un pape discordien est celui qui n’est pas placé sous l’autorité des autorités et possède l’infaillibilité et le pouvoir de canoniser, baptiser, enterrer, marier, excommunier, désexcommunier, réexcommunier, déréexcommunier, réréexcommunier… et qui peut pratiquer tous les rites connus et inconnus associés à sa fonction. Les hommes étant des Papes, les femmes sont, quant à elles, des Mames.

Le Pentabarf.

Les Principia, à la page 00004, donnent les Cinq Commandements qui forment le Pentabarf :

1. Il n’y a pas de Déesse autre que la Déesse et Elle est Votre Déesse. Il n’y a pas de Mouvement érisien autre que le Mouvement érisien et c’est le Mouvement érisien. Et chaque Régiment de la Pomme d’Or est le domicile adoré d’un Ver doré.

2. Un Discordien utilisera toujours le Système de Numérotation des Documents Officiels.

3. Un Discordien devra lors de son Initiation s’isoler pour s’attaquer joyeusement à un Hotdog un Vendredi; cette Cérémonie de Dévotion sert de remontrance contre les Paganismes de l’époque : des chrétiens (pas de viande le vendredi), des Juifs (pas de viande de porc), des Hindous (pas de viande de bœuf), des Bouddhistes (pas de viande du tout), et des Discordiens (pas de pains à hotdog).

4. Un Discordien ne s’attaquera point à un Pain à Hotdog, car ceci était la Prérogative de Notre Déesse quand Elle fut Confrontée au Snobisme Originel.

5. Un Discordien ne Croira point Ce qu’il lit.

Entracte : la Malédiction de Voldemort, euh, pardon, de Morneface.

La Malédiction de Morneface est un des éléments les plus importants de la croyance Discordienne, même si elle reste inconnue de la vaste majorité des moldus… des non-discordiens. Selon les Principia, Morneface était un homme qui vécut en l’an de grâce 1166 de notre ère. Il enseigna des choses abominables dont la pire de toutes était que la vie est sérieuse et le jeu, un péché. La malédiction de Morneface est un terrible déséquilibre psychologique et spirituel provoqué par ces enseignements.

« Morneface et ses sectateurs se prirent à jouer au jeu de la vie comme s’il était plus sérieux que la vie elle-même et ils détruisirent tous les êtres vivants dont la manière de vivre différait de la leur », Macalypse le Jeune, Principia Discordia, page 00042.

Morneface est depuis lors devenu le symbole du négativisme et de ceux qui se prennent trop au sérieux.

Les Discordiens ont un terrible rituel pour combattre cette engeance que je ne dévoilerai qu’à la fin…

La Philo d’Éris.

« Le Principe Anéristique est celui de l’Ordre Apparent ; le Principe Eristique est celui du Désordre Apparent. L’ordre et le désordre sont des concepts inventés par l’homme et sont des divisions arbitraires du CHAOS PUR, un niveau plus profond que celui où réside la distinction. Avec cet appareil à faire des concepts appelé “esprit” nous regardons la réalité à travers les idées-représentant-la-réalité que notre culture nous a données. Ces idées-représentant-la-réalité sont appelées par erreur “réalité” et les non-initiés sont perpétuellement intrigués par le fait que les gens issus d’autres cultures voient la “réalité” différemment.

Ce ne sont que les idées représentant la réalité qui diffèrent. La Véritable Réalité est un niveau plus profond que les concepts. Nous voyons le monde à travers des fenêtres sur lesquelles sont dessinées des grilles (concepts). Des philosophies différentes utilisent des grilles différentes. Une culture est un groupe de gens qui ont des fenêtres semblables. À travers cette fenêtre nous voyons le Chaos, et le reportons sur notre grille pour le comprendre. L’Ordre est dans cette grille. C’est le Principe Anéristique. La philosophie occidentale se préoccupe surtout de comparer les grilles entre elles, et d’ajuster les grilles dans l’espoir d’en trouver une parfaite qui permettra de comprendre la totalité de la Réalité, et sera par conséquent Vraie. C’est illusoire ; c’est ce que les Érisiens appellent l’Illusion Anéristique. Certaines grilles sont plus utiles que d’autres, certaines plus jolies, certaines plus agréables, etc., mais aucune n’est plus vraie que l’autre.

Le DÉSORDRE est simplement une information sans relation vue à travers une grille donnée. Mais de même que la “relation”, la “non-relation” est un concept. Mâle comme femelle sont des idées à propos du sexe. Dire que la “mâle ité” est “l’absence de femelle-ité”, ou l’inverse, est un problème de définition et métaphysiquement arbitraire. Le concept de non-relation est le Principe Eristique. Croire que “l’ordre est vrai” et le désordre faux ou incomplet, est l’Illusion Anéristique. Dire la même chose du désordre est l’Illusion Eristique. En bref, la vérité est une question relative à la grille qu’on utilise, et que la Vérité, la réalité métaphysique, ne dépend d’aucune grille. À travers chaque grille, une partie du chaos apparaît en ordre et l’autre en désordre. Avec une autre grille, le même chaos apparaîtra différemment organisé. La Réalité est le Rorschach originel. » Principia Discordia, pages 00049-00050.

Au centre de la Discordia, est la Loi des Cinq qui s’énumère ainsi dans les Principia :

« La Loi des Cinq dit simplement que toutes les choses arrivent par cinq, ou sont divisibles par cinq ou sont multiples de cinq, ou qu’elles sont reliées d’une manière ou d’une autre au 5. La Loi des Cinq n’a jamais tort. » Macalypse le Jeune, Principia Discordia, page 00016.

Pomme d’Éris

Le symbole du Discordianisme est la Pomme, ou plutôt le Chao qui est une Pomme sans en être une, mais qui, finalement, représente le Chaos comme réalité pataphysique de la réalité illusoire de l’univers. Il agit comme un lien entre l’ordre et le désordre, à la manière du symbole du Yin et du Yang entremêlés.

Le Pentagone symbolise l’Ordre, à la manière du bâtiment militaire du même nom abritant le Ministère de la Défense américain. Cela fait également référence au chiffre sacré 5 (et à la Loi des Cinq).

La pomme de discorde, elle, est choisie en référence au mythe grec du même nom, retenu dans la mythologie discordienne sous le nom de Snobisme Originel (une référence au mythe du péché originel de l’Ancien Testament).

Voici l’histoire telle qu’elle est racontée aux pages 00017 et 00018 des Principia Discordia :

« Il semblait que Zeus préparait un banquet de mariage pour Peleus et Thetis et ne souhaitait pas inviter Éris à cause de sa réputation de fautrice de trouble.

Cela mit Éris en colère, et donc elle façonna une pomme d’or pur sur laquelle elle inscrit “Kallisti” (“pour la plus belle”) et le jour du banquet elle envoya rouler la pomme parmi les convives puis partit s’isoler pour s’attaquer joyeusement à un hot-dog.

Immédiatement, trois des déesses invitées, Athéna, Héra et Aphrodite réclamèrent la pomme pour elles à cause de l’inscription que celle-ci portait. Et elles commencèrent à se battre, à renverser de la sangria partout, et tout.

Finalement Zeus calma les choses et déclara qu’un arbitre devait être sélectionné, ce qui était une suggestion raisonnable, et tout le monde fut d’accord. Il les envoya à un pâtre de Troie, du nom de Pâris car sa mère avait beaucoup de gaule et avait épousé un Français ; mais chacune des déesses, ces mauvaises joueuses, tenta de battre les autres en achetant le vote de Pâris.

Athéna lui promit de grandes victoires militaires, Héra lui promit de grandes richesses, et Aphrodite lui promit la plus belle femme sur Terre. En jeune Troyen bien constitué, Pâris accepta immédiatement le pot-de-vin d’Aphrodite et elle eut la pomme et il se fit baiser.

Comme elle l’avait promis, elle manœuvra les évènements terrestres pour que Pâris puisse avoir Hélène (la seule, la vraie) qui vivait alors avec son mari Ménélas, roi de Sparte. Quoi qu’il en soit, tout le monde sait que la Guerre de Troie eut lieu quand Sparte réclama sa reine.

Et c’est ainsi que nous souffrons à cause du Snobisme Originel. Et c’est pour ça qu’aucun discordien ne peut s’attaquer à aucun pain à hotdog. »

Cette belle histoire nous enseigne donc que tout être est discordien, même et surtout s’il s’ignore, comme nous le dit Malaclypse le Jeune : « tout homme, femme et enfant sur cette planète est un Pape Discordien authentique et autorisé. »

Fnord et Mindfuck. Quoi ?

Le fnord est le symbole de la désinformation propagée par les sectateurs de la conspiration. Le fnord est une barrière, un obstacle qui paralyse le raisonnement logique.

L’opération Mindfuck (OM) est, quant à elle, une réelle pratique religieuse d’importance pour tous les Discordiens. Ce terme provient de la trilogie Illuminatus ! de Robert Shea et Robert Anton Wilson. Elle prend souvent la forme d’une campagne décentralisée de désobéissances civiles, de happenings artistiques, d’activismes sauvages, de rituels impromptus de Magie du Chaos, de rumeurs… Bref tout et n’importe quoi à partir du moment où l’acte oblige la ou les victimes à modifier leur point de vue, à remettre en cause leurs croyances et le paradigme consensuel.

Il y a un débat au sein des discordiens afin de déterminer s’ils doivent ou non changer le monde par les OM : doivent-ils améliorer la société ou seulement se marrer ?

Ce matin.

Voilà qui devrait amplement suffire à ne pas en savoir beaucoup plus. Mais cela nous a permis de passer un peu de temps ensemble. Et quoi ? Est-ce tout ? Bien sûr que non. La discordia suit son petit bonhomme de chemin, des églises se créent tous les jours, ce matin encore j’en ai inventé une nouvelle en me rasant, j’en ai profité pour désexcommunier tous les discordiens excommuniés, excommunier ceux qui ne l’étaient pas encore.

Ah oui, il me reste encore à te dévoiler le rituel de bannissement de Morneface en te rappelant ce principe nº 5 du Pentabarf : « Un Discordien ne Croira point Ce qu’il lit. »

RITUEL DE MAGIE ÉRISIENNE — LE SORT DE LA DINDE

Révélé par l’apôtre Dr. Van Van Mojo comme une riposte spécifique à la malfaisante Malédiction de Morneface, LE SORT DE LA DINDE est ici transmis aux Érisiens de partout pour leur juste protection.

Le Sort de la Dinde marche. Il est basé sur le fait que Morneface et sa suite demandent une disposition anéristique indéniable pour fonctionner et qu’une introduction adéquate de vibrations éristiques neutralisera leur fondement. Le Sort de la Dinde est conçu uniquement pour contrecarrer les vibrations anéristiques négatives et s’il est lancé dans une disposition anéristique neutre ou positive (comme un poète travaillant des rythmes de mots) il s’avérera inoffensif, ou, au pire, simplement embêtant. Il n’est pas conçu pour une utilisation contre des vibrations éristiques négatives, quoiqu’il puisse être utilisé comme un véhicule éristique pour introduire des vibrations dans une disposition éristique malencontreuse. Dans ce cas, ce serait la responsabilité du Magicien Érisien d’inventer les vibrations positives si des résultats ont à être accomplis. ATTENTION — toute magie puissante requiert du courage et de l’intégrité de la part du magicien. Ce rituel, s’il est mal utilisé, peut retomber sur le dos. De la motivation positive est essentielle pour une protection personnelle.

POUR ACCOMPLIR LE SORT DE LA DINDE :

Mettez-vous en position en pied comme si vous étiez John L. Sullivan se préparant pour des coups de poing. Faites face au Morneface particulier que vous souhaitez court-circuiter, ou en direction de la vibration anéristique négative que vous désirez neutraliser. Commencez à faire des vagues avec vos bras de n’importe quelle manière élaborée et faites des motions avec vos mains comme si vous étiez Mandrake pelotant une géante sexy. Psalmodiez, fort et clair :

GOBBLE ! GOBBLE ! GOBBLE ! GOBBLE ! GOBBLE !

Les résultats seront instantanément apparents.

La Déesse Prévaut !

La Discordia, Spartakus FreeMann, août 2009 e.v.

Tous Rites Inversés – Tous Rois Renversés – KopyLeft.

Illustration astronomique trouvée sur un blog discordien : ))

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